Pratiques et Attitudes Linguistiques dans l’Afrique d’Aujourd’hui:Le Cas du Sénégal.
Maweja Mbaya
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal)
L’objectif de Pratiques et Attitudes Linguistiques dans l’Afrique d’Aujourd’hui : Le Cas du Sénégal est de décrire, en s’appuyant sur le contexte sénégalais, les nouveaux contacts et les divers changements intervenus dans les pratiques et les attitudes linguistiques en Afrique aujourd’hui.
S’il est vrai que les périodes coloniale et postcoloniale ont vu trop de prestige accordé aux langues européennes (langues officielles du gouvernement et de l’administration) au détriment des langues africaines, la période allant des années 90 jusqu’à nos jours, connaît quant à elle des changements profonds dans les pratiques et les attitudes linguistiques en Afrique.
Au Sénégal, plus précisément, plus de vingt langues locales cohabitent non seulement avec le français, mais aussi avec l’arabe et, plus récemment, avec l’anglais. Les études récentes ont montré que:
1. le français, jadis clé de la promotion sociale en Afrique et marque de distinction individuelle, n’est plus le moyen de communication le plus utilisé, même chez les jeunes instruits. Dans les contextes non formels, ces derniers recourent systématiquement aux langues locales ;
2. le wolof, la langue nationale la plus répandue (80% de locuteurs), se dispute une place dans la communication nationale avec les langues locales comme le pulaar ; et dans la communication officielle avec le français ;
3. l’arabe, la langue de l’islam, vit côte à côte avec les langues locales et le français, elle-aussi langue de la religion chrétienne.
4. quant à l’anglais, il est de plus en plus sollicité dans ce pays francophone de l’Afrique de l’Ouest, notamment par les jeunes et dans la quasi totalité des secteurs culturel et privé.
LINCOM Studies in Sociolinguistics 04. 248pp. 2005.
ISBN 9783862889495 (e-book, pdf).